« L’erreur est humaine ». « Seul celui qui ne fait rien ne se trompe pas ». … On ne compte pas les citations et les proverbes qui excusent l’erreur humaine. En effet, aucune personne ne peut se targuer de ne pas ou n’avoir jamais fait d’erreur. Et les causes peuvent être multiples et imprévisibles : une faute d’inattention, une maladresse, une erreur d’appréciation, un manque de vigilance, l’inexpérience… Sénèque, philosohe latin né en -4 av. JC, écrivait que « L’erreur n’est pas un crime ». Si notre sujet n’est pas de philosopher, il est permis de se demander si ce ne sont pas les conséquences de l’erreur qui permettent de classer celle-ci comme crime ou non.
Il est ensuite indispensable d’identifier la responsabilité. Le « coupable » d’erreur est-il la personne qui l’a commise ou celui qui l’a mis dans un contexte favorable à commettre cette erreur ? Quelles différences de traitement faut-il apporter aux « je ne savais pas » et « je n’ai pas fait attention » ?
L’erreur humaine et la cybersécurité
On le sait, on l’a répété et on le répètera encore : 90% des cyberattaques commencent par un email de phishing.Ces attaques organisées poursuivent deux objectifs principaux : Vous extorquer de l’argent ou voler vos identifiants et vos données pour les revendre. Les techniques sont de plus en plus sophistiquées, et facilement disponibles sur le Dark Web. Le phishing consiste à vous adresser un email imitant parfaitement un environnement qui vous est familier, pour vous inciter à cliquer sur un lien illicite. La brèche est ouverte… Les cybercriminels peuvent alors pénétrer votre système informatique pour voler vos données ou les kidnapper avec demande de rançon (Ransomware). Mais d’autres types d’erreur peuvent faciliter le travail des cybercriminels, comme par exemple l’utilisation de mots de passe faibles, faciles à mémoriser mais cassables en quelques fractions de secondes ! Le risque informatique ne vient pas seulement de l’extérieur, ni forcément de cybercriminels. L’espionnage industriel existe réellement, et ne concerne pas seulement les grandes entreprises. Enfin, toutes les motivations de malveillance sont possibles : vengeance, jalousie, etc… Si l’erreur est humaine, la méchanceté l’est aussi ! Inscrire son mot de passe (même fort) sur un post-it, le communiquer au téléphone à une « personne de confiance » – le service support par exemple – laisser des documents confidentiels sur un bureau ouvert à tous et sans surveillance, ne pas verrouiller son ordinateur en quittant son bureau, sont des erreurs qui peuvent engendrer des conséquences dramatiques. Les exemples d’erreurs humaines sont infinis. Il est quasiment impossible d’anticiper toutes les actions ou inactions ou situations humaines qui peuvent créer une situation de risque informatique. Pour autant, les conséquences de ces risques peuvent être désastreuses, et il est de la responsabilité de chacun d’œuvrer à leur limitation. La cybersécurité n’est pas seulement un sujet informatique, mais concerne l’ensemble de l’entreprise. Les règles de cybersécurité sont une composante des règles d’hygiène et de sécurité de l’entreprise. A ce titre, l’entreprise doit les documenter, former ses collaborateurs aux bonnes pratiques et en contrôler le respect et l’application.